Les œuvres, 2019 — 2025
Art et Santé
Conférence réalisée dans le cadre de l'exposition "Un Dialogue Singulier" à la galerie le chameau malin.
Un travail d’accompagnement auprès des médecins.
Denise Sabourin travaille avec cette relation à l’autre en milieu médical depuis les rencontres avec André Elbaz et Gaston Ferdière.
Les gestes les plus purs et l’appréhension des philosophies orientales sont sans nul doute un appui d’une dizaine d’années.
Elles permettent une extrême rapidité à travers de lentes préparations.
Ici, la philosophie est devenue “matériologie”. Dans les séances de thérapie partagées auprès d’énergéticiens, le moment humble de l’existence apparaît et la qualité de l’intentionnalité se rapporte à travers les fragments de vêtements, des cheveux, des papiers et quelques objets confiés par des patients.
Ils sont disposés comme autrefois dans le scriptorium de l’humaniste.
Dans leur pauvreté franciscaine, ces objets, ces couleurs séchées en flaques rappellent que la contemplation, le respect de ce qui est apparemment nul est peut-être la voie royale.
Je ne cherche pas à m’approprier les choses. Elles me guident.
Ainsi, collant du papier-vêtement, elles composent, au sens le plus traditionnel du terme, des œuvres où la valeur ajoutée est celle du respect des composants, où la réaction des matériaux ainsi compréhensivement sollicités devient un miraculeux objet. Pour faire vivre le vide, les textures s’espacent, les couleurs éclatent, ce qui est peut-être le fond des choses.
Par le concept de situation que me donnent les autres dans un diagnostic thérapeutique, j’utilise la neutralité : j’essaie de neutraliser la peinture et ses connotations historiques. Mais en même temps, je ne puis me passer de celle-ci.
Peut-être que l’intérêt de ce que je fais réside précisément dans cette double contradiction ?
C’est ainsi que maintenant je peux arriver à peindre (ce n’est pas le mot exact) et à faire entrevoir ce vide, ce neutre qui est pour moi la matérialité d’aujourd’hui.”
Denise Sabourin